Entre le 19 et le 25 août 2019, Sentiers d’en-Haut a une nouvelle fois encadré un groupe en retraite itinérante au-dessus de cette si belle vallée de Haute Maurienne. Cette retraite était organisée par le Foyer de Charité de Tarentaise, d’inspiration catholique et notamment de la spiritualité de Marthe Robin. Le cadre splendide de la Vanoise et de cette haute vallée de l’Arc est éminemment propice à la contemplation et à la prière, et par ailleurs, la météo, annoncée assez médiocre pour la semaine, s’est finalement avérée plutôt clémente. Marcher sur ces sentiers, et parfois hors sentiers, dans des vallons très sauvages, ou au contraire dans des alpages verdoyants, semblait un cadre idéal pour ce groupe en quête de silence, de prise de hauteur, de sens. Depuis sa fondation, Sentiers d’en-Haut a toujours valorisé les sorties en faveur de gens dont la pratique de la montagne peut apporter un bienfait, que ce soient les jeunes, les handicapés, les personnes cherchant un nouveau souffle, une nouvelle estime d’eux-mêmes, et d’autres encore. Le cadre de cette retraite correspondait donc très bien à cet état d’esprit, bien que l’aspect spirituel fût assuré par les bénévoles de cette association.
Le premier jour, nous sommes partis de Bessans en début d’après-midi pour rejoindre le refuge (non gardé) du Cuchet. Non gardé ? Pas exactement car ses habitants à quatre pattes, de taille plutôt petite mais assez présents surtout la nuit et parfois dans le sac, nous ont rendus visite. Ah, les lérots ! Toute une histoire !
Le lendemain, par un temps pluvieux mais sans excès, une grosse étape nous a permis de rejoindre le refuge de la Femma, au cœur de la Vanoise, en passant par le col et les lacs de Lancerlia. La distance et un dénivelé positif total d’environ 1000 m ont mis nos jambes à rude épreuve !
Ensuite, après une bonne nuit et sous le soleil retrouvé, il nous a fallu atteindre le refuge du Fond des Fours, peu éloigné mais comme le groupe était très fort et motivé, nous sommes passés par la Pointe de Méan Martin, beau pic de 3330 m d’altitude et dont l’accès demande parfois de la vigilance.
Poursuite de notre périple, vers le très isolé refuge du Carro, au fin fond de la Savoie, tout près de la frontière avec l’Italie. Pour y arriver : de sauvages vallons hors des sentiers battus et un splendide sentier balcon, face aux glaciers de Haute Maurienne.
Le lendemain, la journée a été entièrement dédiée à l’ascension d’un beau sommet, la Levanna occidentale, à près de 3600 m d’altitude. Ici, ni herbe ni alpage, mais le règne de la pierre, des névés, et du seul bruit du vent et des torrents. A notre arrivée à la cime, c’est le brouillard qui nous a accueillis mais une courte éclaircie nous a quand-même permis de contempler l’abrupt versant italien. La redescente a été prudente car parfois escarpée, d’autant qu’un peu de pluie est venue pimenter l’aventure.
Après une nouvelle nuit au refuge du Carro, ce fut le moment de redescendre dans la vallée, d’abord sur le joli hameau de l’Ecot, puis par Bonneval et le gîte de la Batisse, près du village de Bessans. Retour progressif dans la civilisation, mais toujours dans des paysages magnifiques.
Enfin, le lendemain, après une bonne nuit, nous avons retrouvé le centre du village bessanais, avant de nous quitter à regret.
Bravo au groupe pour sa bonne humeur, son endurance et sa ténacité ! Ce fut un plaisir de guider ces personnes, dans le cadre de cette retraite. Merci aussi aux organisateurs pour leur bienveillance et leur capacité d’adaptation, et mention spéciale au Père Dominique qui, à presque 70 ans, a suivi le rythme de cette grande marche ! A bientôt peut-être, espérons-le !